Chroniques Chine Chinois

En pratiquant l’hypnose et la méditation conjointement, nous pouvons percevoir les similarités et les différences entre ces deux pratiques et souvent les effets positifs amplifiés de leur combinaison.


1.16 L’hypnose et la méditation.

L'hypnose est un mot de racine grecque qui signifie « endormir ». Selon Le petit Larousse (1995), il s’agit de 1’« État de sommeil artificiel provoqué par suggestion ». Selon le petit Larousse grand format (1994), c’est la « Technique de suggestion propre à provoquer cet état ; utilisation de cette technique (notamment à des fins thérapeutiques) ».

André M. Weitzenhoffer a élaboré une mesure de suggestibilité, les échelles de Standford, et il a publié en 1953 un livre: Hypnotism : an objective Study in Suggestibility. L'hypnotisme moderne ou nouvelle hypnose a acquis un statut scientifique, grâce aux laboratoires créés et aux recherches effectuées à Stanford, en Californie et à Harvard entre autres. Les États-Unis ont été pionniers dans ce domaine. Au Canada. les universités de Concordia (Montréal) et de Carleton (Ottawa) forment des chercheurs très actifs. Des recherches se poursuivent aussi en France et en Australie.



Le psychiatre américain Milton Erickson a intégré l'hypnose à la psychothérapie et a créé par le fait même une nouvelle forme d'hypnothérapie, ou nouvelle hypnose, pour traiter les problèmes médicaux somatiques ou psychologiques. L'hypnose est un outil qui peut être utilisé dans le cadre de diverses formes de thérapies : psychanalytique (comportementale), gestaltiste ou autre. L'hypnotisme est toujours indépendant de l'approche thérapeutique. L'hypnose est aussi utilisée dans les traitements des douleurs chroniques ou récentes et évite ainsi les effets secondaires des médicaments.

Elle est de plus en plus reconnue dans la pratique professionnelle et les praticiens : médecins, psychologues, dentistes, infirmières, reçoivent la formation nécessaire.

Plusieurs recherches sur l'hypnose sont entreprises pour essayer de : - définir les réactions du cerveau lors de l'hypnotisme, - déterminer les raisons qui rendent des personnes plus perméables à la suggestion et à l'hypnotisme, tandis que d'autres ne le sont pas, - démontrer que la suggestibilité est le produit d'interactions sociales, - démontrer que l'hypnose n'existe pas, - vérifier jusqu'à quel point l' hypnose peut influencer les processus physiologiques, - développer des techniques pour permettre de guérir des maladies comme le cancer et le sida (axe de recherche développé notamment aux États-Unis).

En pratiquant l’hypnose et la méditation conjointement, nous pouvons percevoir les similarités et les différences entre ces deux pratiques et souvent les effets positifs amplifiés de leur combinaison.
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Présumer qu'hypnose égalait sommeil et que le sommeil était indispensable à l'hypnose a beaucoup nui à l'hypnotisme. Ceci a engendré le doute, car les sujets ne dorment que rarement de ce qui s'appelle réellement dormir. Certains disent « Je dormais tout éveillé » ou « Je dormais sans dormir » ou encore « Je ne savais pas au juste si je dormais ». La classification du sommeil hypnotique de Bernheim, qui compte neuf degrés, place l'insensibilité au cinquième degré, l'obéissance automatique au sixième degré, et le somnambulisme au septième degré. Mais à ces stades, le sujet se souvient de tout au réveil et déclare ne pas avoir dormi. « Sommeil » serait un terme conventionnel, il serait plus juste de dire « état de suggestibilité ». En état de suggestibilité on peut dire au sujet de « dormir », et le sujet dormira, sinon il ne dormira pas. Pour être efficace la suggestion doit toujours être plausible, ne pas choquer et ne pas trop contrecarrer les tendances de la personnalité.

Voilà ce que nous pouvons conclure de cette étude :
L'hypnose comme la méditation n'endorment pas, elles créent un état d'éveil, de stimulation du métabolisme ou des cellules endormies ou inactives, pour des raisons psychiques, émotives ou physiques qu'il n'est pas nécessaire de connaître pour agir sur les diverses zones ou processus humains et obtenir des effets de guérison et d'équilibration (voir Godin J. 1992).

La psychanalyse demeure-telle nécessaire ? La recherche de la cause, du passé douloureux et la répétition des mêmes modèles négatifs en ressassant le passé, donnent-elles les résultats escomptés ? amènent-elles la guérison de la névrose ? De plus en plus, nous pouvons répondre non à ces questions et chercher d’autres avenues.

©2006, Nicole Tremblay, Ph. D., Acu.