Confucius: un portrait

Un portrait historique de Laozi



LAOZI / LAO Tseu
(6e s. av. J.-C.)

Les Origines

On demeure incertain de l'époque à laquelle aurait vécu Laozi. On n'est même pas certain qu'un individu réel portant ce nom soit l'auteur du Dao De Jing.
Selon la légende, c'est en voulant quitter le pays que le gardien de la passe, Yin Xi, l'aurait instamment prié de lui laisser son enseignement. Laozi aurait alors rédigé les 5 000 caractères du Dao De Jing.
Les découvertes archéologiques Mawangdui en 1973 ont mis à jour des textes remontant au 2e siècle avant J.-C. tandis que celles de Guodian, en 1993, permettent de dater ses versions du IVe siècle avant J.-C. .

Le Dao De Jing

Voici quelques extraits du Dao De Jing illustrant les principaux thèmes du taoïsme. À la fin de l’extrait apparaissent le nom du traducteur et le chapitre cité.

La Voie vraiment Voie est autre qu’une voie constante.
Les Termes vraiment Termes sont autres que des termes constants.
(Duyvendak, chap. 1)

La voie que la voix peut dire n’est jamais la constante voie.
Le nom que le nom peut nommer n’est jamais le constant nom.
(Mathieu, chap.1)

Lorsque l’œuvre utile est accomplie
Et que point la renommée,
Que la personne s’efface : c’est la Voie du Ciel.
(Nazir & Haven, chap. 9)




Donner la vie, l’entretenir,
Produire sans s’approprier ;
Agir sans rien escompter ;
Diriger sans asservir.
Telle est la Vertu mystérieuse.
(Nazir & Haven, chap. 10)

On a beau réunir trente rais dans un moyeu,
L’utilité de la voiture dépend de ce qui n’y est pas.
On a beau mouler l’argile pour faire de la vaisselle,
L’utilité de la vaisselle dépend de ce qui n’y est pas.
On a beau percer des portes et des fenêtres pour faire une maison,
L’utilité de la maison dépend de ce qui n’y est pas.
Ainsi, tirant avantage de ce qui est,
On se sert de ce qui n’y est pas.
(Duyvendak, chap.11)

Toute chose au sommet de sa force penche vers son déclin.
Faire l’impossible ne se conforme pas au Tao.
Ce qui va à l’encontre du Tao connaîtra une mort précoce.
(YANG Shu’an, chap. 30)

Celui qui meurt sans cesser d’être, a acquis l’immortalité.
(Nazir & Haven, chap. 33)

Sans désir on revient au calme,
Et de lui-même le monde retrouve la paix et la stabilité.
(YANG Shu’an, chap. 37)

Il n’y a pas de plus grand tort que le désir d’obtenir.
Car savoir qu’assez est assez est toujours avoir assez.
(Duyvendak, chap. 46)

Veille à la fin autant qu’au commencement ;
Alors aucune affaire ne sera abîmée.
(Duyvendak, chap. 64)

Il n’y a pas de plus grand malheur
que de prendre son adversaire à la légère.
(Duyvendak, chap. 69)
 
La Voie du ciel ne connaît pas de favoritisme ;
Elle donne toujours l’occasion d’être bien avec les autres.
(Duyvendak, chap. 79)

Références documentaires

DESPEUX Catherine. Lao-tseu, le guide de l’insondable, Médicis Entrelacs, coll. Sagesses éternelles, 2010, 297p.
DUYVENDAK J.-J.-L. Tao Tö King, le livre de la voie et de la vertu, Librairie d’Amérique et d’Orient, Adrien Maisonneuve, Paris, 1987, 187p.

MASSAT Guy & Arthur RIVAS. Tao Te King. Le Livre du Tao, Anfortas, 2015,195p.
Dans la mesure où tao signifie aussi dire, le vocable mot devient très important et les auteurs le traduisent dans une perspective psychanalytique.

MATHIEU Rémi. Le Daodejing. Classique de la Voie et de son efficace, Éditions Entrelacs, 2008, 280p. [Édition savante]

NAZIR  & Marc HAVEN. Tao Te King, le livre du Tao et de sa vertu, suivi d'Aperçus sur les Enseignements de Lao Tseu, Dervy-Livres, Paris, coll. Mystiques et Religions, 1988, 245 p.
TSAI Chih Chung, LAO TSEU, le silence du sage, éd. Carthame, coll. Philo Bédé, Fillinges (France), 1992, 105 p. Bande dessinée.

WONG Eva. Le Tao, trad. de l’américain par Gérard Leconte, Guy Trédaniel éd., Paris, 2000, 148 p.

YANG Shu'an. LAOZI, Éd. Littérature Chinoise, Beijing (Chine), coll. Panda, 1998, 361 p. Vie romancée de Laozi qui met en valeur l'ensemble des idées, préceptes ou réflexions qui sont contenues dans le Daodejing. Il termine avec l'épisode de la Passe de l'ouest (Hangu) dont Yin Xi était le gardien.

© Les Ateliers de taiji, 2015
par Robert Boudreault