Histoire du Mahjong Solitaire depuis 1960

La petite histoire du mahjong solitaire dès 1960


De 1981 sur un système PLATO à la neuroplasticité du cerveau


Brodie Lockard

Le premier jeu de mahjong solitaire a été créé par Brodie Lockard en 1981

Ce premier jeu de mahjong évoluait sur un système PLATO pour Programmed Logic for Automated Teaching Operations.

Né aux environs de 1960, il a été le premier système général de commandes assisté par ordinateur. Au début des années 1970, on comptait environ 1000 terminaux utilisant ce système à travers le monde. À l’origine PLATO a été mis au point par l’Université de l’Illinois et a fonctionné pendant plus de quarante ans, offrant de la formation à ses étudiants de premier cycle universitaire, des écoles locales ainsi qu’à ceux d’autres universités.

Lockard a appelé son jeu Mah-Jongg parce qu’il utilisait les mêmes tuiles que le véritable mahjong. Le design original fut nommé « The Turtle ». Lockard prétendait qu’il était basé sur un jeu chinois datant de plusieurs siècles appelé « La Tortue ».

Il existe effectivement en Chine un jeu pour enfant appelé « Démolir les tuiles de la tortue » (拆牌龜 chāi pái guī).

La version du jeu sur ordinateur a été publiée libre de droits et pouvait être jouée à l’aide d’un terminal à écran tactile CDC-721.

En 1983 Control Data Corporation (CDC) a édité une nouvelle version en ligne payante. Par contre la version originale est demeurée disponible gratuitement.


Brad Fregger

Cependant ce n’est qu’en 1986 que ce jeu sur ordinateur a connu ses premiers succès. Cette année-là, Activision a lancé la version Shanghai pour Macintosh et Apple IIgs. Cette version a aussi été créée par Brodie Lockard pour la programmation et le graphisme avec Brad Fregger comme producteur.

Le jeu est devenu l’un des plus grands succès de l’histoire avec environ 10 millions d'exemplaires vendus à travers le monde. Il a par la suite été adapté à une trentaine de plateformes d’ordinateur.

Le nom « Shanghai » est devenu une marque de commerce de la compagnie Activision.

Cette version introduisait en même temps un tout nouveau genre de jeu. Au cours des années qui ont suivi, on a vu apparaître des centaines de variantes, copies, améliorations ou imitations. Étant donné que le nom Shanghai avait été enregistré comme marque de commerce, les auteurs de ces nouveaux jeux d’appariement ont appelé leurs versions « jeux de Mahjong ». Ce qui a fait naître une immense polémique à savoir ce qui est du vrai mahjong et ce qui ne l’est pas. Un débat qui est encore d’actualité.

Effectivement, les jeux d’appariement de tuiles et le genre lui-même n’a pas encore de nom universellement reconnu, mais on retrouve de plus en plus fréquemment le nom de « Mahjong solitaire » pour désigner ce genre de jeu. Mais on verra aussi les noms tels que « Shanghai solitaire », « Jeu de type Shanghai » ou tout simplement « Jeu d’appariement » ou « Jeu d’appariement de tuiles ».

Dans le monde anglophone Taipei, Kyodai, Shanghai et Moraff's sont devenues des marques renommées.

Taipei créé à l’origine par David Norris en 1986 a été ainsi nommé parce que c’était une version bas de gamme, une pâle imitation de Shanghai. Une version de ce jeu était incluse dans le Microsoft Entertainment Pack de Windows 3.x en 1990 et portait aussi le nom de Taipei.

Plus tard on le retrouve inclus dans le Best of Windows Entertainment Pack. Les éditions Premium de Windows Vista incluent une version de ce jeu sous le nom de Mahjong Titans,

Ces jeux appartiennent à ce que l’on peut appeler le genre « stratégie méditative ». Ils sont de nature stratégique, mais ne produisent pas de poussée d’adrénaline propres aux jeux d’arcades. Ils procurent un workout, une gymnastique du cerveau à votre faculté de concentration et votre habileté à reconnaître les modèles ou « patterns ».

Cependant vous y allez à votre propre rythme puisqu’ils sont sensés vous relaxer et non vous stresser. Ils sont à la fois faciles d'accès tout en proposant un défi pour leur réalisation complète. C’est simple, universel et zen.

Michel Parent, mai 2015

Principales sources: Vegard Krog Petersen, librarian, living in Halden, Norway et Wikipedia.