Originaire du pays de Zhao
[Tchao], il mène la vie itinérante de ses compagnons philosophes. Il
est le dernier représentant de l’école confucéenne avant la grande
destruction des ouvrages anciens sur l’ordre de Qin Shi Huangdi en 213
av. J.-C.
Il fonde sa réflexion sur les enseignements de
Confucius, mais en soulignant le caractère fondamentalement mauvais de
la nature humaine. C’est en ce sens qu’il apparaît à la source du
légisme prôné par HAN Feizi (280-233) et de LI Si (280-208) dont il
aura été le professeur.
Pour XUNZI la nature humaine est
mauvaise mais elle a un potentiel de développement. C’est pour cela
qu’il faut des rites et de bonnes distinctions sociales, chacun pouvant
se développer selon sa pratique quotidienne. Il a bien compris
l’influence de l’habitude. Il prêche le libre arbitre et une attitude
énergique : le bonheur ou le malheur dépendent entièrement de notre
conduite, le ciel n’a rien à y faire. Il rationalise donc les rites qui
ont leur valeur sociale et qui sont parfaitement raisonnables et
donnent expression aux sentiments humains d’une manière mesurée.
Il insiste donc sur le contrôle social puisque l'homme ne peut pas
vivre sans une certaine organisation sociale, d'où l'importance des
rites, des règles de conduite, des cérémonies habituelles de la vie et
de la justice ou de la moralité.
Pour lui, la société est la
grande éducatrice des individus. Les institutions forment l’homme et
ainsi ordre social et raison se confondent. Il fait donc de
l’apprentissage du rituel, tel que le pratiquaient les confucianistes,
un dressage civilisateur nécessaire à l’établissement de tout ordre
humain digne de ce nom.
Les valeurs sont dues à la culture, et
la culture est l'accomplissement de l'homme.
Xunzi essaie de se
frayer un chemin spécifiquement confucéen entre les partisans de Laozi
et ceux de Mozi (479-420) et, à la différence de l’École yin/yang ou du
Livre des Mutations, Xunzi insiste sur la distinction entre Ciel et
Homme. Le Ciel fait œuvre d’engendrement et l’Homme joue son rôle
d’ordonnateur, ce dernier n’ayant qu’à gérer au mieux le domaine sur
lequel il a prise et s’abstenir de se lancer dans de vaines
spéculations sur ce qui le dépasse.
Le Ciel a ses saisons, la
Terre ses richesses, l’Homme son ordre. C’est ainsi qu’ils peuvent
former une triade.
Références documentaires
DUYVENDAK J. J.-L. Études de philosophie chinoise, Revue philosophique
de la France et de l’étranger, tome CX, juillet-décembre 1930,
pp.372-417. Ce texte est disponible sur le site Internet de
l’Université du Québec à Chicoutimi, Les Classiques des sciences
sociales.
FONG Yeou-Lan [FENG Youlan, 1895-1991]. Précis
d'histoire de la philosophie chinoise, Éd. Le Mail, [1952], 367 p. Pour
XUNZI voir le chapitre XIII : La branche réaliste du confucianisme :
Siun-Tseu, p.158-168.
MATHIEU Rémi (trad.) XUN Zi, dans Le BLANC
Charles & Rémi MATHIEU. Philosophes confucianistes, Gallimard,
bibliothèque de la Pléiade, 2009, p.649-1325. Traduction intégrale de
l’œuvre.
MATHIEU Rémi (trad.). Traité sur le Ciel et autres
textes de XUN Zi, Gallimard, Folio Sagesses no 5592, 2009, 92p. Il
s’agit de trois textes extraits des Philosophes confucianistes
(Gallimard, Bibliothèque La Pléiade, 2009): Le Perfectionnement de soi,
Honneur et déshonneur, Traité sur le Ciel (chapitres II, IV et XVII
respectivement).]
ZUFFEREY Nicolas. Introduction à la pensée
chinoise, Éditions Hachette livre/Marabout, 2008, 287 p. Pour XUNZI
voir les pages 80-85.
ANONYME. « Confucius, Lao-Tseu,
Tchouang-Tseu : les textes fondateurs de la pensée chinoise », Le
Point, no hors-série 13, mars-avril 2007, 122p. Excellente synthèse de
tous les textes fondateurs. Lexique fort utile à la fin. Pour XUNZI
voir les pages 50 et 90.