La poésie québécoise
par CHENG Yirong 程依荣
La poésie québécoise
Anthologie présentée et traduite par CHENG Yirong.
Avant-propos
Après la Seconde Guerre mondiale, la littérature québécoise a émergé de manière remarquable, et la poésie québécoise est montée sur la scène internationale, attirant l'attention du monde entier. Cependant, ce n'est que dans les années 1980 et 1990 que la poésie québécoise a commencé à dévoiler son voile au public chinois. Des chercheurs chinois ont alors publié quelques articles de recherche, et des poètes québécois renommés ont été introduits en Chine. Néanmoins, jusqu'à présent, aucun recueil de poésie québécoise, à la fois complet et substantiel, n'a été publié dans le pays, ce qui constitue un véritable manque. Ce livre est une tentative modeste de combler cette lacune.
L'éditeur que je suis, issu d'une formation en langue et littérature françaises, n'a découvert la littérature québécoise que tardivement. C'est par un hasard que j'ai pénétré dans cet univers littéraire, me tournant ainsi vers un autre pays, éloigné de la France, mais qui utilise également le français comme langue officielle. J'ai immédiatement été captivé par le charme unique de l'Amérique du Nord et profondément touché par la voix sincère du peuple québécois, qui a résonné en moi. Mon ressenti à ce moment-là pourrait se résumer en quatre mots : "rencontre tardive, regret profond". Par la suite, j'ai commencé à m'intéresser à l'histoire du Québec et à mieux comprendre les émotions et les aspirations de son peuple. Depuis 1990, j'ai eu la chance de visiter le Canada à quatre reprises, principalement au Québec. En 1995, j'ai donné des conférences pendant plusieurs mois à l'Université du Québec à Montréal et j'ai été invité à participer au 11e Festival international de poésie de Trois-Rivières.
La première ébauche de ce recueil date de 1992, mais en raison de changements au sein de la maison d'édition initialement sollicitée, la publication n'a pas pu aboutir. Le principal obstacle résidait dans le tirage jugé trop faible, donc peu rentable. J'ai ensuite tenté de trouver d'autres soutiens, en vain. J'avais perdu espoir et me préparais à reléguer le manuscrit aux oubliettes, voire à le détruire.
Cependant, récemment, le professeur Michel Parent, venu du Québec, m'a apporté une bonne nouvelle : le ministère des Relations internationales du Québec envisageait de soutenir financièrement la publication de ce livre. Grâce aux démarches du professeur Parent et au soutien de M. Jean Marchand, représentant du Québec à Pékin, et de M. René Milot, représentant à Shanghai, ainsi qu'à la décision de financement prise par M. Paul Parenteau, responsable de la section Chine de ce ministère, ce projet en suspens depuis huit ans a finalement pu voir le jour. À l'occasion de cette publication, je tiens à exprimer ma profonde gratitude à ces amis.
Ce recueil présente 21 poètes, dont certains sont très connus au Québec. J'ai moi-même effectué la sélection et la traduction. En y repensant, je constate que ce recueil ne peut pas pleinement refléter la diversité et la vitalité de la scène poétique québécoise. Certaines œuvres ont certainement été omises, et la part consacrée à la poésie d'amour est relativement importante, conformément à l'intention initiale. Il serait désormais difficile de modifier cette structure, mais j'espère pouvoir y remédier à l'avenir.
Dans la deuxième partie du livre, j'ai sélectionné six articles : l'un, intitulé « La poésie d'amour crée un espace vaste », a été spécialement rédigé par le professeur Laurent Mailhot de l'Université de Montréal. Les cinq autres sont de ma plume et ont été précédemment publiés dans les ouvrages Essais sur la littérature canadienne (Éditions de la Traduction), Vivre dans une société bilingue (Éditions de la Documentation sociale) et Perspectives québécoises (Institut d’études canadiennes de l'Université des langues étrangères de Canton). Ces textes visent à offrir au lecteur quelques repères pour mieux comprendre la poésie québécoise.
Au Québec, j'ai souvent entendu dire que « la poésie est une manière de vivre », un besoin fondamental. J'ai été profondément ému par l'enthousiasme des Québécois pour cette forme d'expression à la fois pure et intemporelle. Puissiez-vous, à travers ce recueil, trouver une source d'inspiration pour votre vie et ressentir une plus grande proximité avec ce Québec lointain.
Cheng Yirong
Université des langues étrangères et du commerce de Guangdong, avril 2000.