En 256 av.
J.-C., ZHUANG Xiang déclare que la dynastie des Zhou a perdu tout
mandat de gouverner et récupère les neuf vases de bronze, symboles du
pouvoir. Son décès en 246 fait du prince ZHENG le roi de Qin.
En 227
survient la première de plusieurs tentatives d’assassinat, celle de
Jing Ke, spadassin aux ordres du prince héritier Dan de Yan. Cet
épisode sera célébré dans un poème de TAO Yuanming de même que
récemment dans un roman de François CHENG.
En dix ans, il rassemble
presque toutes les principautés de la Grande Plaine et se proclame, en
221, Premier empereur de Qin : Qin Shi Huangdi.
Deux ans plus tard,
il standardise la loi, l’écriture, les poids et mesures, la structure
et la largeur des routes, l’écartement des essieux des voitures. Il
entreprend les premiers travaux de ce qui sera la Grande Muraille.
En 213, à la suggestion de son premier ministre Li Si et pour
couper court à toute discussion des rhéteurs, il ordonne de brûler les
livres les plus susceptibles de perturber les esprits (illustration
ci-dessous), c’est-à-dire ceux qui considèrent l’Antiquité ou les
anciens Rois comme de modèles à suivre et donc dénigrent le temps
présent. Plusieurs centaines de lettrés subiront le même sort.
Vers 212 commence la construction d’un immense complexe parc-palais de rêve
comportant 270 bâtiments, importés de leur région d’origine ou copiés.
Vers la fin de sa vie, il sera surtout préoccupé par la recherche de
l’élixir de longue vie ou d’immortalité. Il décède en 210.
Références documentaires
CHAUSSENDE Damien. La véritable
histoire du Premier empereur de Chine, Les Belles Lettres, 2010, 186p.
Ce livre est constitué d’extraits des Mémoires historiques de SIMA Qian
relatifs à la vie du roi YING Zhen (259-210) qui deviendra Qin Shihuang
Di, le premier empereur de la dynastie Qin.
CHENG François.
Quand reviennent les âmes errantes, Albin Michel, 2012, 154p. Fable
spirituelle sur fond historique. Le fait historique se rapporte à la
tentative d’assassinat de Qin Shihuangdi l’envoyé du duc de Yan.
CLEMENTS Jonathan. Le premier empereur de Chine, Perrin, 2007,
285p. Intéressante chronologie de 337 à 195 avant J.-C. Puis de
1932 à 1987 pour les découvertes archéologiques progressives de son
mausolée. Très intéressante carte intitulée Expansion de l’état de Qin
où l’on retrouve les frontières des états du ZHAO (pays où l’on
s’attarde), YAN (pays des hirondelles), QI (pays des dévots), LU
(Province de CHU à partir de -258), CHU (pays des immaculés), HAN, WEI,
du QIN ainsi que des villes de Xianyang (sa capitale), Luoyang, Handan,
Ji (Beijing) et Langya. Le Prologue, intitulé Le poignard dans la
carte, relate la tentative d’assassinat de JING Ke. Les chapitres sont
intitulés : Divine destinée ; Le roi de Qin ; Combat de tigres ; Le
Fleuve du pouvoir ; Le cimetière le plus long du monde [i.e. la Grande
Muraille] ; L’autodafé de 213 ; Les cendres de l’empire. L’épilogue est
intitulé : L’Armée de terre cuite.
JACOB Paul (trad.) Tao
Yuan-ming : œuvres complètes, Gallimard. Conn. Orient no 70, 1990. Voir
À la louange de Jing Ke pages 183-184.
LÉVI Jean. Le grand
empereur et ses automates, Albin Michel, 1985, 346p. Roman relatant la
vie du Premier empereur et sa hantise de l’immortalité.
LÉVI
Jean. Le rêve de Confucius, Albin Michel, Espaces libres, no 118, 2002,
366p. On est à la fin de la dynastie Qin, le fils du premier empereur
règne, mais la décadence est présente partout. On suivra les
tribulations des chefs des nombreux soulèvements des provinces de
l’empire, principalement celles de Taillefer (LIU Bang), chef de police
de canton et général de brigands, qui fondera l’empire des Han sous la
pensée de Confucius. Histoire, érudition et romanesque font bon ménage.
Li He. Poèmes, Gallimard, coll. Connaissance de l’Orient, 2007, 197
p. traduits du chinois par Marie-Thérèse Lambert. Préfacé et annoté par
Guy Degen. Voir son poème intitulé Ballade du Tigre blanc aux pages
188-189.
THIERRY François. La ruine du QIN : ascension, triomphe et
mort du premier empereur de Chine, Vuibert, 2013, 267p. Livre très
éclairant sur la personnalité du premier empereur. Les titres des
chapitres découpent bien cette biographie : À père défaillant ; …Mère
haïe ; Les origines et l’ascension du Qin ; Le véritable Premier
empereur ; Le règne et la chute de LÜ Buwei ; Zheng, roi du Qin
(238-221) ; Ambition impériale et unification politique ; Le règne de
la loi ; Le mythe des unifications ; L’empereur tyrannique et le
morbide (221-210) ; Tournées d’inspection et randonnées mystiques ; La
fin du Qin (210-207).
Le tout est accompagné d’un Prologue, d’une
liste des principaux protagonistes, d’une chronologie du Premier
Empereur, d’orientations bibliographiques, et de deux annexes : Le
chant des stèles (avec les textes de ces stèles qui furent érigées lors
de ses tournées d’inspection) et la Liste alphabétique des principaux
personnages cités. Le dernier chapitre : La fin du Qin (210-207)
[p.212-229] constitue une excellente rétrospective de ce que fut ce
règne, quelles en furent les assises, les forces et les faiblesses et
surtout, revoit le jugement de l’Histoire sur le caractère et la valeur
de celui qui destinait son empire à durer 10 000 ans !